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IRM Cardiaque - Exemple 1

IRM Cardiaque - Exemple 2

Généralités, équipement

L’IRM cardiaque est une technique d’imagerie qui connaît un essor important depuis une dizaine d’années. Les machines les plus utilisées actuellement en imagerie cardiaque sont des aimants puissants à 1.5T, avec des gradients puissants, dotés de systèmes d’antennes en réseau phasé, d’une synchronisation à l’ECG, et des séquences ultra-rapides nécessaires à l’imagerie cardiaque.

Sécurité

Il s’agit d’un examen non irradiant, et qui ne nécessite pas l‘emploi d’agent de contraste iodé néphrotoxique. L’IRM est un examen qui n’entraîne aucun phénomène nocif au niveau de l’organisme. L’agent de contraste utilisé fréquemment lors de ces examens est le gadolinium. Il n’y a que très peu de restriction à son utilisation. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte, dans les cas exceptionnels d’allergie au gadolinium, et en cas d’insuffisance rénale sévère (clairance < 30 ml/mn) en raison du risque de pathologie fibrosante cutanée dans ce contexte (la fibrose systémique néphrogénique).

Contre-indications

Les contre-indications à passer une IRM cardiaque sont représentées par : les pace-makers, les défibrillateurs automatiques implantables, les éclats métalliques intra-oculaires, les clips chirurgicaux intra-cérébraux, les pompes ou systèmes électroniques implantés. Les stents endo-coronaires et les prothèses valvulaires cardiaques mécaniques ne sont pas des contre-indications. Les matériels orthopédiques peuvent également passer dans l’aimant.

Indications en cardiologie

Elles deviennent de plus en plus nombreuses. Biensûr, il y a les classiques indications d’examens morphologiques pour l’imagerie des gros vaisseaux, des tumeurs cardiaques, des péricardites constrictives ou des cardiopathies congénitales.

Mais l’IRM fonctionnelle avec le ciné-IRM permet une analyse très fine de l’anatomie et de la fonction cardiaque grâce à son mode en mouvement. D’ailleurs l’IRM est, pour les sociétés savantes, la méthode clinique la plus précise et reproductible, pour déterminer la fonction ventriculaire gauche et droite. Cette technique permet également de diagnostiquer certaines complications au cours de diverses cardiomyopathies, telles que la fuite mitrale, le thrombus intra-ventriculaire, l’anévrysme ventriculaire, et l’épanchement péricardique.

Par l’imagerie de la perfusion myocardique au cours d’un stress pharmacologique ou l’imagerie de la fonction en mode cinéma, l’IRM de stress est une technique qui a une grande valeur diagnostique pour mettre en évidence une ischémie myocardique, déterminer sa localisation et son étendue, avec d’évidentes implications pronostiques. Elle peut être utilisée à titre diagnostique en cas de suspicion d’insuffisance coronaire si l’épreuve d’effort est litigieuse, sous-maximale ou non réalisable (BBG, impossibilité de réaliser un effort), ou à titre d’évaluation chez un coronarien connu par exemple à distance d’un geste de revascularisation.

Un des grands apports de l’IRM réside dans l’imagerie de réhaussement tardif, réalisée 10 mn après injection de Gadolinium. Ce type de modalité permet une imagerie directe en haute résolution e l’infarctus du myocarde ou de la fibrose intra-myocardique au cours de diverses cardiomyopathies. L’IRM de contraste est devenue la méthode clinique de référence pour le diagnostic de viabilité myocardique. La mise en évidence de fibrose intra-myocardique a une grande valeur pronostique en cas de cardiomyopathie ischémique, de CMH, de CMD.

Enfin, l’IRM est très utile pour le diagnostic positif des myocardites aiguës, ou de diverses cardiomyopathies spécifiques (amylose, sarcoïdose, hémochromatose, dysplasie arythmogène du VD).

C’est l’ensemble de ces informations apportées par l’IRM (fonction, perfusion, viabilité, fibrose) qui en fait un examen au potentiel unique. Pour toutes ces raisons, on peut anticiper un développement rapide et une utilisation croissante de l’IRM en pathologies cardiovasculaires.

Pr Jérôme Garot