Journées de l'Association - Beyrouth 2014

Hommage au Pr Pierre Louis MICHEL

Hommage par le Pr Jean Acar et le Pr Antoine Sarkis (vidéo).

Hommage par le Pr Antoine Sarkis (présentation Powerpoint).

Hommage par le Pr Roland KASSAB

Je ne me serai jamais imaginé en train de rédiger un hommage à mon ami le Professeur Pierre-Louis MICHEL, disparu si précocement et en pleine activité. Le « Chauve Bûcheur » comme on avait l'habitude de l'appeler à Tenon, a toujours incarné l'école Acarienne dans tout ce qu'elle a apporté à la Cardiologie Française et Internationale : primauté de l'examen clinique au lit du malade, esprit cartésien dans les décisions thérapeutiques, conduite à tenir collégiale lors de staffs médico-chirurgicaux dans les cas litigieux, rigueur sans faille notamment dans les études impliquant le Service, activités didactiques impliquant directement les stagiaires, les externes et les internes…

Je me rappellerai toujours du travail tardif dans les archives de l'hôpital Tenon qui s'étalait jusqu'à 2 heures du matin, dans le but d'un recueil parfait des données de chaque patient. Toutes ces qualités lui ont valu le respect et l'admiration de tous ses collègues, jusqu'à le propulser au poste de Chef de Service de Cardiologie de Tenon succédant à notre maître le Professeur Jean ACAR, et lui confier plusieurs charges de travail au sein de la Société Française de Cardiologie (SFC) : secrétaire du groupe de travail sur les valvulopathies puis président de ce groupe pendant plus de 4 ans, et de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) où il a été responsable du registre des anévrysmes de l'aorte ascendante. Auteur de centaines d'articles scientifiques dans des revues prestigieuses françaises et internationales et de communications dans des congrès nationaux et internationaux, de plus de 20 chapitres dans des ouvrages médicaux, il a su toujours allier un sens de l'humour à une culture hors norme, ce qui réduisait souvent l'ambiance de stress qui pouvait prévaloir après des journées chargées de travail à l'hôpital.

Le professeur MICHEL a toujours répondu présent à l'appel lorsqu'il s'agissait d'activités scientifiques. C'est ainsi qu'il a accepté de succéder à notre maître le Professeur Jean ACAR à la tête de la branche Française de l'Association Franco-Libano-Belge et ce en dépit d'un emploi de temps surchargé, qu'il a usé efficacement de son influence pour caser nombre de nos étudiants Libanais à des postes hospitaliers en France. Doté d'un courage exceptionnel, il a confronté de façon héroïque, voire stoïque, sa maladie, et a poursuivi ses activités hospitalières jusqu'au bout, suscitant l'admiration de tous ses collègues. Une semaine avant l'issue fatale, sur son lit d'hôpital, il demande de mes nouvelles à un de nos résidents en formation à la Pitié Salpétrière, et j'ai été personnellement très profondément touché par cette marque d'amitié à un moment si critique.

Paul Valéry a écrit : « Les grands hommes meurent deux fois, une fois comme hommes, et une fois comme grands ». Ce souvenir du « Grand Homme de Science » restera gravé à jamais dans la mémoire de sa famille notamment de son épouse et ses enfants, de ses amis et collaborateurs dont j'ai l'honneur de faire partie, de ses élèves et surtout de ses patients, ô combien nombreux, à qui il a sauvé la vie. Il s'agit là d'une maigre consolation !...

Pr Roland KASSAB