Hommage au Professeur Antoine Sarkis
Je tiens à rendre hommage à un ami cher et à un pilier de notre association : le Professeur Antoine Sarkis, disparu début septembre. Beaucoup parmi vous l’ont connu et apprécié. À son décès, j’ai reçu de nombreux témoignages d’amitié. Le Pr Sarkis était cardiologue à l’Hôtel-Dieu de France à Beyrouth, une référence en cardiologie interventionnelle au Liban. En parallèle, il était professeur à la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph, formant des générations de médecins et de cardiologues, dont plusieurs sont aujourd’hui reconnus en France. Pendant plus de vingt ans, il a présidé le bureau libanais de notre association. C’est avec lui que nous avons organisé le seul événement de cardiologie en français au Liban. Il était profondément attaché à cette francophonie. Bien qu’il maîtrisât parfaitement l’anglais et fût régulièrement invité aux congrès américains, il préférait les Journées européennes de la SFC. Comme il me l’a dit, il se sentait chez lui à Paris et dans la langue française. Il a également dirigé la Société Libanaise de Cardiologie, laissant une empreinte durable. Major au baccalauréat, régulièrement major de sa promotion au cours de ses études de médecine à la faculté française de médecine de Beyrouth, Antoine a scellé très tôt un pacte avec l’excellence. Conférencier talentueux, il faisait partie des cardiologues les plus réputés du Liban pour sa compétence et ses qualités humaines. J’ai eu la chance de le rencontrer au début de notre formation à Paris — lui à Broussais, moi à Tenon — et ce fut le début d’une amitié durable dont je suis très fier. Antoine était loyal et fidèle en amitié, sur qui l’on pouvait compter. Jamais je ne l’ai entendu dire du mal de qui que ce soit. Ce qui le passionnait, c’étaient les idées, les projets, et les personnes qui font avancer les choses. Je ne peux évoquer sa mémoire sans penser à son épouse, Dolla, disparue il y a deux ans. Elle fut vice-rectrice à la recherche de l’Université Saint-Joseph, doyenne de la Faculté de Pharmacie et présidente du Conseil scientifique de l’Agence Universitaire de la Francophonie. L’AUF lui a d’ailleurs dédié un prix de recherche en son honneur. Ensemble, ils formaient un couple remarquable, profondément engagé pour la francophonie. Aujourd’hui, nous leur rendons hommage. Et à travers cette journée, nous poursuivons ce qu’ils ont toujours défendu : une médecine francophone, humaine et exigeante. Je présente mes condoléances les plus sincères à sa famille, en particulier à ses trois filles : Anne-Sophie, Valérie et Stéphanie. Je partage l’immensité de leur perte. Docteur François Boustani |